Les pathologies de l’hiver
Par ailleurs, d’autres signes peuvent apparaître spécifiquement en hiver, comme les douleurs rhumatismales liées à l’humidité.
Enfin, notre moral peut se trouver affecté par les journées d’ensoleillement trop court, avec parfois la sensation de déprime.
Pour ces maux de l’hiver, nous allons pouvoir nous aider avec des plantes médicinales aux propriétés antiinfectieuses, antivirales, toniques, réchauffantes, adoucissantes des muqueuses et expectorantes.
Les plantes de l’hiver
Nous retrouvons dans les usages traditionnels de nombreuses plantes médicinales accompagnant les maux de l’hiver, aidant notre corps à mieux faire face à ces agressions. Nous allons ici en citer quelques-unes très appréciées pour leur efficacité et simplicité d’emploi.
On privilégiera surtout des plantes locales, faciles à trouver.
Tout naturellement les arbres de la forêt qui évoquent à la fois l’hiver et la respiration sont les pins et les sapins. On retrouve les bourgeons de pin sylvestre (Pinus sylvestris) en herboristerie, mais on peut tout aussi bien utiliser les bourgeons des autres conifères, épicéas (Picea abies), pin des montagnes (Pinus montana) ou sapin pectiné (Abies pectinata). Leurs bourgeons riches en résine aromatique ont la propriété de fluidifier les sécrétions bronchiques et de lutter contre les toux des affections bénignes des bronches, en gargarisme pour les maux de gorge également. Le bourgeon de pin sylvestre en herboristerie est dénué de toxicité.
Le laurier noble (Laurus nobilis), ou laurier sauce, est un arbuste utilisé depuis l’antiquité pour ses nombreuses propriétés. Pendant l’hiver, il va doublement nous intéresser : ses feuilles et ses baies sont d’excellents accompagnants des fièvres et états grippaux par action antivirale et sudorifique. Par action tonique sur le corps, le laurier va aider les convalescents et fatigues liées aux infections. De plus, c’est un grand antirhumatismal, ainsi des bains contenant des décoctions de feuilles ou baies, des applications locales d’huile de macération sur les articulations douloureuses, vont calmer les douleurs. La feuille de laurier et sa baie sont dénuées de toxicité, néanmoins on n’en fera pas un usage prolongé.
Toujours comme excellent antiviral, nous retrouvons le sureau noir (Sambucus nigra). Ses inflorescences et ses baies vont être utiles en début de grippe pour accompagner les fièvres et stimuler l’immunité naturelle de l’organisme. Nous pouvons par exemple l’utiliser dans de délicieux sirops de baies de sureau, très appréciés des enfants. Le sureau noir est une plante totalement sécuritaire et dénuée de toxicité.
La feuille de cassis (Ribes nigrum), à laquelle on ne pense pas toujours, est pourtant une plante très intéressante pour tous les maux de l’hiver présentant des inflammations, et il y en a ! Les maux de gorge, les bronchites, laryngites, trachéites, sinusites, et également les inflammations des rhumatismes articulaires. Cette plante peut être consommée en toute sécurité par toute la famille.
L’hiver, nous avons plus que jamais besoin de faire le plein de vitamine C. Quoi de mieux que de se tourner vers les plantes qui en contiennent ? Pensons par exemple au fruit de l’églantier (Rosa canina) le cynorrhodon dont on pourra préparer une boisson à partager tous les matins en famille. La veille au soir, laissons macérer dans de l’eau tiède une poignée de ces fruits, et le matin nous filtrons avant de boire. C’est simple !
Une grande plante médicinale, que nous avons tous dans nos cuisines, c’est le thym commun (Thymus vulgaris). Pensons-y ! C’est un grand antimicrobien, tonique de l’organisme, il va soutenir notre immunité, nous aider à lutter contre les infections, calmer les toux, et fluidifier les sécrétions bronchiques. Quoi de mieux que de se préparer chaque matin une bonne décoction de quelques branches de thym ajoutées de rondelles de gingembre frais avec une touche de miel, et une larme de jus de citron. Le gingembre est chaud et piquant, il va tonifier le poumon et la digestion, le miel et le thym adoucissent la gorge. Cela va agir à la fois en prévention avec une tasse par jour, ou bien en soutient des infections aigues avec plusieurs tasses par jour. Le thym est une plante non toxique, cependant comme sa puissance est remarquable (surtout ceux poussant dans les garrigues arides), nous devons faire des pauses et ne pas le consommer en continu.
Comment utiliser les plantes de l’hiver ?
La priorité de la saison sera de réchauffer le corps, ainsi les infusions chaudes de ces plantes sont l’idéal.
Exemple pour une tasse : prélever une pincée de fleurs de sureau, une feuille de laurier, 1 petite branche de thym, une pincée de feuilles de cassis. Verser l’eau chaude et laisser infuser au moins 10 minutes (il est possible de maintenir à température sur le feu pendant ces 10 minutes). Filtrer, déguster avec une touche de miel de garigue.
Et enfin, pour apporter de la lumière et de la beauté à ces heures plus sombres, n’oublions pas que l’on peut agrémenter nos préparations d’une touche lumineuse avec un capitule de calendula flamboyant, un brin d’immortelle rayonnant ou bien encore un bouton de rose réconfortant. Le plaisir des yeux contribue aussi à notre mieux-être.
Bonne dégustation !
Avertissement : cet article ne saurait remplacer un diagnostic médical. Ne pas modifier un traitement médical sans l’accord du médecin. Le médecin reste l’acteur privilégié en matière de prévention et de santé.
Cet article n’étant pas un conseil personnalisé, la responsabilité de l’auteur et de la personne qui le publie ne peuvent être engagées en aucune façon.
Aline POMMIER, Formatrice en Phytothérapie.